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mercredi 28 décembre 2011

LF feuille ses souvenirs de lecture 2011

L'heure est aux bilans, paraît-il.
Le moment de se rappeler de beaux moments de lecture.

Mes romans préférés en 2011, parmi ceux que j'ai lus?

Côté français
"Retour à Killybegs", de Sorj Chalandon (Grasset)
"Des vies d'oiseaux", de Véronique Ovaldé (L'Olivier)
"La reine Alice", de Lydia Flem (Seuil)



Côté étranger
"Une femme fuyant l'annonce", de David Grossman (Seuil)
"Le garçon qui voulait dormir", d'Aharon Appelfeld (L'olivier)
"Famille modèle" d'Eric Puchner (Albin Michel)
 




Ma plus belle surprise agréable?
"Une Anglaise à bicyclette", de Didier Decoin (Stock)











Celui que je regrette le plus de ne l'avoir pas encore lu?
"Limonov", d'Emmanuel Carrère" (P.O.L.)








ET VOUS?

Pour vous encourager, voici les réponses de

Pierre Maury (Le Soir et Le journal d'un lecteur)
Romans préférés: "Limonov", d'Emmanuel Carrère (P.O.L.) 
et "Le musée de l'innocence", d'Orhan Pamuk (Gallimard)
"Regret": "Une femme fuyant l'annonce", de David Grossman (Seuil)



Xavier Houssin (Le monde des livres)
Roman préféré: "La confusion des peines", de Laurence Tardieu (Stock)
"Regret":  "C'était Bory", de Daniel Garcia et Janine Marc-Pezet (Cartouche)


 

mardi 20 décembre 2011

LV rifie le contenu de sa hotte de mère Noël

Alors voyons voir, tous les livres de Noël aimés à travers les années sont-ils bien là?
Je vois Babar, Madeleine et Eloïse.
"Babar et le Père Noël", de Jean de Brunhoff (Hachette/L'école des loisirs)
"Le Noël de Madeleine", de Ludwig Bemelmans (L'école des loisirs)
"Eloïse à Noël", de Kay Thompson et Hilary Knight (Gallimard Jeunesse)






Pas d'album de Beatrix Potter mais avec Pierre Lapin et sa bande, c'est un peu Noël tous les jours.
Ce qui n'a pas empêché Gallimard Jeunesse de publier un très dispensable "Livre d'activités de Noël de Pierre Lapin". Passons plutôt.

En revanche, Gabrielle Vincent a superbement traité le sujet, on s'en doutait, et deux fois :
en 1983, dans "Noël chez Ernest et Célestine" (Casterman), et en 1995, dans "Ernest et Célestine, le sapin de Noël" (Casterman).



Elle voit aussi dans sa hotte les historiques et indispensables albums de Chris Van Allsburg et Philippe Corentin, "Boréal-Express" et "Le père Noël et les fourmis" (L'école des loisirs tous les deux).













Ceux de la famille Solotareff.

"Le dictionnaire du Père Noël" de Grégoire qui connaît sa troisième réédition chez Gallimard Jeunesse.
Bon il n'a pas retrouvé la couverture cartonnée de la première, il y a vingt ans, mais il a gardé toute sa force, toute son originalité, tout son humour et toute sa fantaisie.








 
Sans oublier "Quand je serai grand, 
je serai le Père Noël", du même (L'école des loisirs).










Celui d'Olga Lecaye, illustré par Nadja,
"Le petit lapin de Noël" (L'école des loisirs), toujours charmant et délicieux.









Ceux de Kimiko, "Coucou Père Noël" et "Noël de sapin" (L'école des loisirs).









Ahhh! elle voit aussi la réédition tellement attendue du "Facteur du père Noël", des Britanniques Allan et Janet Ahlberg (Gallimard Jeunesse), de délicieux album présentant une série d'enveloppes trouvées dans la sacoche dudit facteur. Le chic, c'est qu'on peut les ouvrir, en sortir les missives et les lire!

Et le trop réussi petit coffret des "Trois petits Noëls" de la Japonaise Akiko Hayashi (L'école des loisirs), la créatrice des merveilleux albums "Le premier camping de Nahotchan" et "Ken, le renard d'Aki". Dans le premier mini-livre, Reitchan se retrouve Dans le sac du Père Noël, dans le deuxième Kasumi trouve des fraises dans Le frigo des lapins, dans le troisième, Makoto court après son Pantalon bondissant


 












Et deux sympathiques nouveautés de cette année: "Noyeux Joël" de Stéphanie Blake (L'école des loisirs), sans faute de frappe, et "J'aime Noël" de Minne et Merlin (Albin Michel Jeunesse).













Oh la la, il y en a encore plein des livres dans cette hotte. Que du beau monde! Elzbieta, Michel Gay, Tomi Ungerer, Lionel Koechlin, Pef, Marie Wabbes, Jeanne Ashbé, Kitty Crowther et Carl Norac, John Burningham, Helen Oxenbury, Lucy Cousins,  Richard Scarry, Rosemary Wells,  Peter Spier, Ian Falconer...


















Et pour ceux qui préfèrent un seul recueil avec plusieurs histoires, bien choisies (La magie de Noël, Moore/Lobel, Le sac à disparaître, Wells, Un message pour le Père Noël, Oram/Ross, Melrose et Croc, Chichester Clark, etc). Tout ça et d'autres, dans "Les 25 plus belles histoires de Noël" (Gallimard Jeunesse).








Des oublis?
A vous de jouer!

mercredi 14 décembre 2011

LA dmire trop les albums d'Henri Galeron

Mais comment fait-il, cet Henri Galeron pour nous émerveiller et nous enchanter à chaque nouvel album?
En voilà deux qui sont sortis cet automne de ces pinceaux, dont le célèbre pinceau à un poil, lui permettant de représenter au plus fin ce qui l'inspire.
Ils rejoignent une longue cohorte de trésors, entamée en 1968 chez Nathan et poursuivie de travaux pour l'éditeur Harlin Quist ou la superbe et défunte collection "Enfantimages" de Gallimard. Sans compter tout le reste.
On peut s'en faire une idée en visitant son site:
http://www.henri-galeron.com

Voyons le plus étonnant d'abord,  "Le chacheur" (texte de Bernard Azimuth, Editions Les grandes personnes).
Etonnant par son format, tout en longueur. Latte en main, il fait 46 cm de large pour 11 de haut. C'est-à-dire qu'il est très très large et pas bien haut.

Du genre à faire se dresser les cheveux sur la tête des libraires ou des bibliothécaires. Où et comment le ranger?


On ne saurait trop leur conseiller de le laisser sur une table, bien en vue, prêt à être dégusté. Et déplié.
Car évidemment les images sont sur doubles pages, ce qui ne laisse pas le mètre tellement loin.
Et dire que mises bout à bout, elles constituent une seule et longue fresque!





"Le chacheur"..., déjà le titre sent la patate chaude en bouche.
Et c'est bien de cela qu'il s'agit.
De variations langagières sur la célèbre comptine "un chasseur sachant chasser...", posées sur des bocages et ces espaces verts de toute beauté, peints façon XVIIe siècle !
Dans ces forêts et sur ces étendues herbeuses évoluent différents personnages nés du texte de Bernard Azimuth, cousin de Pierre Desproges et de Raymond Devos et cultivateur d'absurdie.
Le « chasseur sachant chasser sans son chien », on le connaît bien grâce à la comptine, mais le « chien chasseur sachant chasser »? D'où sort-il?
Et l'auteur de s’interroger : « Est-ce qu’on peut dire qu’un chasseur qui chasse avec son chien ne sait pas chasser ? »
La réponse pourrait venir d’un lapin. Quoique.
Henri Galeron reconnaît avoir dû parfois s'y reprendre  à plusieurs coups pour se retrouver dans le texte.
Bref, très vite, on se perd entre les « chasseurs qui ne savent pas chasser et qui chassent avec des chiens qui, eux chavent chacher » et le « chien chasseur qui chasse sans son chasseur », posant la question « Est-ce un chien chasseur sachant chacher tout cheul ou un chien perdu ? ».
Mais c'est joyeux, rigolo, plein de sourires et de rires.
Un vrai exercice de prononciation.
Et surtout un comique contagieux,  dû aux personnages et aux situations, qui s’intègre parfaitement dans les paysages.
Trop bien!

L'autre album se situe dans un registre différent.
"Les bêtes curieuses" (Motus), réunit pour la sixième fois les compères François David et Henri Galeron, auteurs notamment des précédents et excellents "Une petite flamme dans la nuit", "Poèmes sans queue ni tête" ou "Bouche cousue".
De facture apparemment plus classique avec sa série d’animaux définis de façon insolite autant par le texte que par l’image, l'album ne s’en révèle toutefois pas moins drôle ou moins inventif. Et il se situe peut-être davantage dans le style Galeron qu'on connaît le mieux, ou que la mémoire a le plus fixé.

Exemples.
L’inaugural singe est un "petit mâle cherchant des puces à ses congénères", selon le texte prolongé par un dessin de chimpanzé sur le crâne duquel boxent une puce et un autre singe.
Plus loin, le canard est présenté comme un "palmipède au plumage sucré, trempé autrefois dans le café" et apparaît, tout blanc, dans une tasse de café noir.
L’idée de l’oie est, elle aussi, splendide. L’un à côté de l’autre près du Capitole, deux animaux composés chacun d’une demi-oie et d’un demi-chien. Explication : "Demi-chien de garde paresseux. Aboie “Oie !” au lieu de “Oie ! Oie !”  Et précision : "Malgré toutou, les oies du Capitole jadis ont repoussé les assaillants."
Il faut parfois bien faire tourner ses méninges pour savourer les manières étranges, inventives et inédites, texte comme images, de considérer ces vingt-huit animaux auxquels s’ajoute l’homme.
C'est évidemment ce qui est réjouissant.