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lundi 11 juin 2012

LE encore au Marathon des mots de Bruxelles

Arthur H. (c) Emmapic.
Elle écoute le disque "L'or noir" d'Arthur H et Nicolas Repac (Naïve) que son chéri lui a offert à l'issue du spectacle vendredi soir au Théâtre National. Ah, la voix d'Arthur H, rocailleuse, envoûtante, qui épouse les textes d'Aimé Césaire, Edouard Glissant, Dany Laferrière, James Noël... L'histoire des crânes, celle du couple à motocyclette et des textes plus connus, mariés aux sons que Nicolas Repac extrait des instruments les plus improbables.







Mais voilà, le troisième Marathon des mots de Bruxelles, c'est fini. Restent les bons souvenirs de ce week-end dédié aux lectures à haute voix. D'impeccables choix de livres, et des lectures offertes avec générosité à un public, finalement peu nombreux. Dommage pour les absents. Ils ont tort, on le sait.


Samedi


Marie-Christine Barrault.
Marie-Christine Barrault remporte son défi: lire les "Mémoires d’Hadrien" de Marguerite Yourcenar en quatre tranches d'une heure, entrecoupées chaque fois de trente minutes de pause. Le public a répondu présent. Une centaine de marathoniens occupent une salle aux murs de marbre de l'Académie de Bruxelles, le lieu même où l'écrivaine fut invitée en 1970, dix ans avant d'être élue à l'Académie française!  Surprise: certains n’hésitent pas à suivre la lecture dans leur exemplaire personnel du livre, souvent ancien à juger son apparence. Quelques académiciens du cru les ont rejoints et écoutent tout aussi religieusement la comédienne française.


 

A La Bellone, Anne Alvaro lit "La chienne de Naha", de Caroline Lamarche, en sa présence, devant une trentaine de personnes seulement.

Au centre Galego-La Tentation, cuisine rime avec littérature. Recette des "Savoureuses": prenez une Milady Renoir pour le choix des textes. Ajoutez une Sandrine Mossiat pour les idées de recettes. Mélangez avec la Troupe poétique nomade. De quoi pimenter l’après-midi. Un florilège de textes liés à la nourriture est offert aux gourmands, invités ensuite à user de leur cuillère, pour tester notamment un hommage à la morue à la fraise de Gaston Lagaffe. Parmi ceux qui écoutent, plusieurs auteurs et lecteurs du Marathon. Ils sont trop chou avec leur cuillère jetable à la main.

Dimanche

Frédéric Dussenne. (c) Garjan Atwood.
Aux Riches-Claires, le matin, on patiente. Paul Fournel, auteur de "La liseuse" dont Frédéric Dussenne donnera une très belle lecture, a raté son Thalys, mais il est dans le suivant. Arrivé à la gare du Midi, il saute dans un tram pour éviter le gigantesque marché de la gare du Midi. Ouf, il est là. Il repartira assez vite: il doit encore voter...Les extraits choisis concernent plutôt la vie de l’éditeur raconté dans le roman. Mais il est précisé ensuite que "La liseuse" comporte aussi d’autres thèmes moins sombres.


L’après-midi réunit une vingtaine de personnes au centre Arthis où Angelo Bison donne quatre nouvelles de Bernard Quiriny, extraites de "Une collection particulière", celles sur la littérature de l’ennui, le changement de nom, l’échangisme et l’élixir pour rajeunir. Le public apprécie. Lecteur et auteur se retrouvent: c'était déjà Angelo Bison qui avait lu des extraits des "Contes carnivores" il y a quatre ans.

Au même moment, mais aux Riches-Claires, Fanny Cottençon, toujours très appréciée par les Bruxellois, rallie un vaste public pour sa lecture de "Trois Guinées" de Virginia Woolf.

Maria de Medeiros lui succède et présente superbement des lettres provenant de la correspondance échangée entre Clarice Lispector et l’écrivain brésilien Fernando Sabino. Quelle malice, quelle pétulance, quel appétit de vivre dans ces courriers d'une romancière trop mal connue chez nous alors que les Editions des femmes ont traduit quasiment tous ses livres.

Enfin Jacques Mercier lit fort bien l’excellent Thomas Bernhard, "Mes prix littéraires", où l’écrivain autrichien confie ironiquement ses expériences. Trois textes ont été choisis: la jubilatoire remise du prix Grillparzer (1972), celle du prix de littérature de l’Etat autrichien (1967) où le récipiendaire fit fuir le ministre de la culture et le discours qui motiva ce départ.





Rien que du  bon, pour ceux qui étaient là. Où étaient les autres ? Voir Johnny, regarder le foot, le tennis, écouter la musique sur la place voisine, pique-niquer devant la Bourse, surveiller le blocus des enfants, profiter du beau temps tout simplement? Tant pis pour eux mais dommage.



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