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mardi 24 mai 2016

Colette, Rose-Marie, Aïko et Thomas à l'honneur

Les lauréats 2016. (c) Jean Poucet.

Fabrice Murgia.
Ce lundi 23 mai, c'était donc non seulement la fête à la grenouille le matin, celle de l'Autriche verte l'après-midi, mais en soirée la remise des prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles de l'année. Ils étaient quatre lauréats cette fois, bien moins qu'en 2015 (lire ici), célébrés au Théâtre national. Un premier événement pour le nouveau directeur, tout fraîchement nommé, Fabrice Murgia.
Alda Greoli.
Autre nouvelle, à peine moins puisqu'elle est entrée en fonction le 16 avril dernier, la ministre de la Culture, Alda Greoli. Pas impressionnée cette dernière, et auteure d'une prestation fort sympathique. Elle ramasse les lunettes de l'une, s'emmêle l'écharpe avec l'autre. Dans son mini-discours, elle a commencé par remercier les "écrivains qui parfois nous inquiètent afin de faire de nous des citoyens debout". Ses mercis sont ensuite allés au personnel des bibliothèques, aux enseignants et aux libraires.

Le palmarès

Colette Lambrichs.
Le Prix du rayonnement des lettres belges à l'étranger (4.000 euros) va à Colette Lambrichs, éminente directrice littéraire aux parisiennes éditions de la Différence depuis 1976. En quarante ans de très bons services (2.000 titres publiés), on lui doit, entre autres, la publication de nombreux auteurs belges, les francophones Serge Delaive, Jacques Izoard, Stéphane Lambert, Marianne Sluszny, Jacques Richard (lire ici), William Cliff et d'autres et bien entendu le néerlandophone Tom Lanoye dont le dernier roman, le septième chez cet éditeur,  "Gaz, plaidoyer d'une mère damnée" (traduit par Alain Van Crugten, La Différence, 2016) est absolument bouleversant.
"En France depuis 44 ans et aux Editions de la Différence depuis 40 ans, je pratique la culture du mélange. Pour moi, un bon roman est un texte qui fait apparaître la réalité différemment. Aujourd'hui, on publie trop de livres qui se ressemblent. Je donnerai l'argent du prix aux éditions."


Rose-Marie François.
Le Prix triennal de prose en langue régionale endogène (2.500 euros) va Rose-Marie François pour "La Cendre. Lès Chènes" (MicRomania Editions, 2013), en français et en picard, son histoire de bébé pendant la Seconde Guerre mondiale. Une solide femme qui surprend souvent l'auditoire, et l'animateur de la soirée, David Courier, par ce qu'elle dit. Par exemple quand elle explique: "Je fais de la poésie surtout, du théâtre et de la prose. Ma langue n'est pas chronologique. J'écris sur des choses qui ne se sont pas encore produites." Ce sera encore plus fort lorsqu'elle se lancera dans une lecture en picard. Et dire que tout a commencé chez elle à la suite de la lecture de "La petite fille aux allumettes" quand elle était petite!
Ecoutons-la.

Deux mentions spéciales sont attribuées à Paul-Henri Thomsin pour "Avå lès vôyes" et à René Brialmont pour "Douda d'Êwe d’Oûthe."

Aïko Solovkine.
Le Prix de la première œuvre (5.000 euros) va à Aïko Solovkine pour son roman "Rodéo" (Filipson Editions, 2015), le dur portrait d'une jeunesse désenchantée, entre poésie et argot, au départ d'un fait divers.
Amatrice de littérature américaine (Richard Ford, McCarthy,..) et allemande (Elfriede Jelinek), elle confesse avoir été jeune chercher sa "ration de bouquins à la bibliothèque". Son roman, elle l'a écrit la nuit, parce qu'elle travaillait la journée. En trois mois, et debout, l'ordinateur posé sur une commode, pour ne pas tomber endormie. Mais quasi sans retoucher le texte qui avait jailli après une longue maturation en pensée.
Ecoutons-la.

Trois autres ouvrages figuraient au tour final du vote: les romans "Le dossier Nuts" de Joseph Annet (Memory Press) et "Today we live" d'Emmanuelle Pirotte (Le Cherche-Midi) ainsi que le recueil de nouvelles de Catherine Deschepper, "Un kiwi dans le cendrier" (Quadrature).

Thomas Gunzig.
Le Prix triennal du roman (8.000 euros) va  à Thomas Gunzig  pour son roman "Manuel de survie à  l'usage des incapables" (Au Diable Vauvert, 2013, Folio, 2015). Le Prix Rossel 2001 (pour "Mort d'un parfait bilingue", même éditeur) conte ici une société ultra-libérale à sa façon douce-amère, parfois absurde, parfois désinvolte, contrastes bienfaisants aux situations décrites.
Ecoutons-le.

Après la projection de la vidéo, le lauréat, fier et content d'avoir été choisi pour un prix triennal, n'avait plus rien à ajouter. Seulement copier Arno, "Putain, putain, c'est vachement bien..." et indiquer qu'il accorde de l'importance à tous les prix de lecteurs, d'où qu'ils soient.





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